La nouvelle croix de l'église est réalisée en composite au lycée
PUBLIÉ LE 23/03/2013 08:43
Decazeville. La nouvelle croix de l'église est réalisée en composite au lycée
DECAZEVILLE
L'église de Decazeville va retrouver sa croix et sa sphère, tombées au début des années 2000. Fini la fonte et la pierre. Place aux matériaux composites et au savoir-faire du lycée «La Découverte».
L'église a perdu la boule ! Au début des années 2000, l'érosion avait eu raison de la sphère en pierre de 80 cm de diamètre, supportant la croix en fonte de 1,60 m de haut, de l'église de Decazeville.
La chute de l'ensemble avait fait grand bruit, heureusement sans faire de blessé. Les années ont passé. Puis l'idée a germé de réaliser une nouvelle croix et une nouvelle sphère, dans le cadre des projets pédagogiques du lycée La Découverte de Decazeville. Un challenge, lancé en 2010, qui concernait à la fois le BTS CRCI (chaudronnerie industrielle), sous la houlette du professeur Christian Roche, afin de créer les moules, que les Bac Pro et BTS Europlastic, pour la réalisation des objets, sous la houlette des professeurs de plasturgie Shérif Braika, Pierre Descours, Pascal Courbières, et Patrick Alléguède (conception).
Hugo Schira de la société cantalienne ATV avait alors escaladé l'église pour prendre toutes les mesures nécessaires, des photos et avait installé un chemin sécurisé pour accéder au sommet de la flèche culminant à près de 50 m de haut.
«C'est un très bon souvenir», indique Hugo Schira joint hier au téléphone et qui a cessé son activité d'escalade pour des travaux périlleux.
Installation d'ici l'été
Une première année scolaire, l'an dernier, a été nécessaire pour réaliser les trois moules (deux pour la sphère, un pour le support) dans le cadre d'un thème pédagogique d'un élève de BTS. Cette année, avec les moules ainsi achevé les élèves de Bac pro ont mis en œuvre leur savoir faire en plasturgie : sphère, support et croix en matériaux composite (résine polyester, et enroulement filamentaire) qui n'attendent plus que la peinture. Le tout pesant seulement 40kg.
«Tout sera fini d'ici les vacances de Pâques», assurent les professeurs. Quant à la pose au sommet de l'église dix ans après la chute, elle devrait avoir lieu «avant les vacances d'été, mais tout dépendra de la société à laquelle nous ferons appel, car Hugo Schira a cessé son activité. On a pensé à une tyrolienne, mais ce sera peut-être avec un camion-nacelle ou une autre technique. Une protection sera d'abord placée sur la pierre, puis la croix sur la barre en fer. Puis enfin la sphère et le support», indique Pierre Delagnes, conseiller général et adjoint au maire chargé des travaux. Le même, qui fut en 1986 chargé par le rectorat, dans le cadre du pôle de reconversion, de proposer des pistes innovantes de filières de formation, avait alors proposé dans un premier temps la biotechnologie, puis les matériaux composites. «Couplés avec la chaudronnerie et la conception assistée par ordinateur, les matériaux composites ont un énorme potentiel», se félicite Pierre Delagnes.
Pots de fleurs pour Maurs
Le lycée de la Découverte reçoit régulièrement des demandes pour concevoir, développer et réaliser des moules ou des objets pour des entreprises, des collectivités ou de simples particuliers. Des travaux pratiques pour les élèves. Ils réalisent actuellement huit pots de fleurs en matériaux composites (photo ci-dessous DDM BHSP), d'un mètre de diamètre et de hauteur, pour la mairie de Maurs. Quatre ont déjà été livrés. Les quatre derniers sont en cours de fabrication. Pris au jeu, les élèves ont aussi fabriqué quelques pots plus petits (0,60 m). Ils planchent par ailleurs sur la modélisation d'un système minaturisé reproduisant le cycle de l'eau (pluie, mer, évaporation, captage, station d'épuration…), destiné à la pédagogie.
Bernard-Hugues Saint-Paul